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Saint Jean Bosco, plus connu sous le nom de Don
Bosco, est un prêtre italien né en 1815 et mort en 1888 à Turin.
Il consacra sa vie aux jeunes, mettant au point une pédagogie et une
spiritualité inspirées de saint François de Sales.
Cest pourquoi la congrégation quil a fondée sappelle
les Salésiens et ceux et celles qui vivent de sa spiritualité la Famille Salésienne.
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MAÎTRE ET AMI
de Pascual Chávez Villanueva
LES MILLE VISAGES DE DON BOSCO
COMME S’IL VOYAIT L’INVISIBLE
Cette année je vous
parlerai de Don Bosco, en commentant mois par mois quelques aspects de
sa personnalité humaine et pastorale vraiment polyédrique... Il se
présente à nous comme une splendide synthèse d’humanité et de grâce...
Un
homme, Don Bosco, riche des vertus de son peuple et débordant des dons
de l’Esprit, quelqu’un qui a marche “ comme
s’il voyait l’Invisible ”
(He 11, 27). Je veux parler
de notre père incomparable, pour le contempler à travers le prisme de
la Parole de Dieu. Don Bosco est comme un diamant, dont les facettes
montrent les traits d’une personnalité ad-tirante
et permettent de contempler dans l’ensemble la splendeur de la
sainteté.
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“ Ce que vous avez
appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en
pratique ” (Ph 4, 9. )
Ecrivant aux chrétiens de
Philippe, sa communauté préférée, Paul a osé se présenter comme
modèle : il ne voulait pas être un simple maître à écouter, mais un
exemple à imiter ; il savait parfaitement que la
traditio apostolica,
qu’il avait reçue et transmise comme héritage aux communautés qu’il
avait fondées, comprenait tant l’enseignement offert que la façon
cohérente de vivre. Pour être efficace, la parole de l’apôtre doit
être témoignée par la vie du prédicateur, pour la simple raison que
l’unique langage crédible pour parler de Dieu est la vie. Il est
indispensable que le disciple ait entendu
ce qu’il doit apprendre, vu
ce qu’il doit faire,
pratiqué
ce qu’il ira prêcher ; un chrétien est maître non parce qu’il sait,
mais parce qu’il vit ce qu’il enseigne. Ainsi l’apôtre devient
“ norme ” pour les siens : son enseignement le meilleur ne sera pas la
doctrine, mais sa façon personnelle de la vivre. Une communauté
chrétienne est bien fondée quand elle naît d’un apôtre en la personne
de qui se fusionnent parfaitement l’Evangile et le témoignage.
◙ Comme Paul l’a été pour les Philippiens, Don Bosco
est pour nous le modèle :
ses paroles et ses actions, ses idées et sa vie, sa vision du monde et
ses efforts pour le changer continuent à être une source d’inspiration
évangélique et une base de fidélité inventive. La Famille salésienne,
qui a en Don Bosco son apôtre fondateur, accepte son magistère parce
qu’“ ’il est on pas un simple souvenir du passé, mais une présence
charismatique vivante, agissante et lancée vers l’avenir ”. Nous
sommes fils d’un homme qui nous a laissé comme patrimoine un
“ évangile ” à prêcher et un “ apôtre ” – lui-même ! – à imiter. La
fidélité à ce père/apôtre passe à travers l’acceptation cordiale de
ses enseignements et la répétition inventive de ses options, et
suppose la réalisation de son programme en conformité à son style de
vie. Notre tâche est de vivre en héritiers directs, en fils qui
cherchent à s’identifier avec leur père. Le P. Viganò, mon
prédécesseur, disait : “ Le salésien des temps nouveaux est né avec
Don Bosco ”.
◙ La
riche mosaïque de la sainteté salésienne est le
témoignage le plus éloquent
de ce que signifie imiter Don Bosco comme il l’a fait du Christ. Notre
manière d’être saints est celle d’être salésiens. La sainteté
salésienne est une expérience réelle forgée sur un modèle sûr qui
sauve tant d’une fuite en arrière, c’est-à-dire de la nostalgie de
temps désormais passés, que de l’ingénuité de nous enthousiasmer pour
l’avenir uniquement parce qu’il doit encore venir. En outre, Don Bosco
– “ ce génie de la sainteté ”, comme l’a appelé Paul VI – étant
l’expression de notre façon d’être chrétiens, la sainteté salésienne
se présente à nous en lui comme un programme déjà expérimenté, une
route déjà parcourue, ouverte et praticable : “ Le ”Don Bosco de
l’Oratoire”, fidèle et dynamique, docile et inventif, ferme et souple
à la fois, demeure un modèle d’action pour tous ses fils ” (CG20,
197). Il y a cent cinquante ans que Don Bosco est mort, mais il
continue à être une norme de vie pour ceux qui ont voulu adopter son
expérience de Dieu au milieu des jeunes et son projet apostolique en
leur faveur. Aujourd’hui comme alors, nous avons besoin d’apprendre de
lui la façon de réagir aux stimulations de l’histoire présente pour
offrir des solutions. En somme,
Don Bosco vit
aujourd’hui à travers nous.
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PHOTO
1.
Dans le cadre, toujours une vraie photo de DON BOSCO – différente
chaque mois -.
2.
Don Bosco est comme un diamant, dont les
facettes montrent les traits d’une personnalité
ad-tirante.
3.
L’unique langage crédible pour parler de
Dieu est la vie.
4.
...fils
qui cherchent à s’identifier avec leur père.
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LES MILLE VISAGES DE DON BOSCO
SAINTS... CE N'EST PAS DIFFICILE
« La sainteté des fils prouve la sainteté du père », a
écrit le premier successeur de Don Bosco, le bienheureux Michel Rua,
aux directeurs salésiens quand il leur envoya la lettre/testament du
fondateur, quelques jours après sa mort, le 8 février 1888.
Cent
quinze années de distance n’ont pas réussi à vieillir la forte
affirmation de don Rua la sainteté des fils prouve la sainteté du
Père. La tâche qu’il proposait aux salésiens, immédiatement après
la mort de Don Bosco, continue à être actuelle pour ceux qui l’ont
comme père, et a été réaffirmée par Jean-Paul II au
récent
Chapitre général, quand il a invité les salésiens à être « des saints
et des éducateurs de saints ». Même si elle ne doutait absolument pas
de la sainteté de son « père et maître », la première génération
salésienne ne pouvait pas la proclamer avec certitude tant que
l’Eglise ne l’avait pas reconnue solennellement. Entre temps, la
sainteté qu’elle arrivait à vivre au service des jeunes, en appliquant
la méthode extraordinairement simple mais non moins efficace de Don
Bosco, devait être la preuve la plus valable en faveur de la sainteté
du fondateur. Ils s’y sont mis à fond : à la suite de leur père, un
grand nombre de ses fils ont adopté cette forme sympathique de
sainteté, « à la bonne franquette », qu’est la sainteté du travail et
de la cour de récréation.
Justement parce que nous sommes héritiers de saints,
nous qui faisons partie de la Famille salésienne sommes appelés à
prouver, par une authentique et intense vie chrétienne, la vitalité de
notre patrimoine de sainteté. Ce sera certainement le meilleur don que
nous puissions faire aux jeunes, comme le disait avec insistance le
P. Viganò dans la célébration de clôture de l’année centenaire de la
mort de Mère Mazzarello: « Oui, il y a beaucoup à faire. Mais si
elle manque, nous n’évangéliserons pas la jeunesse d’aujourd’hui. Ne
nous illusionnons pas : la sainteté est la rampe de lancement de
toutes nos possibilités, de l’efficacité de notre amitié et de notre
service de la jeunesse… nous devons nous remettre à avoir la sainteté
comme projet ; nous devons relancer notre sainteté ».
Ce devrait être quelque chose d’enthousiasmant,
parce que Don Bosco nous a laissé en héritage une sainteté originale,
une sainteté de simplicité et de sympathie qui rend aimables, bons,
sans façons et est capable d’attirer la jeunesse, comme l’aimant
attire le fer. La Famille salésienne est dépositaire de cette vocation
à la sainteté que Don Bosco a apportée dans le monde : ce fut son
don à la jeunesse et ce sera « le meilleur don que nous puissions
faire à nos jeunes aujourd’hui ». Je dirai même plus : la « jeunesse
pauvre et abandonnée » a droit à notre sainteté. En paraphrasant Don
Bosco je dirais qu’il est fascinant d’être saints, parce que la
sainteté est lumière, tension spirituelle, splendeur, joie intérieure,
équilibre, limpidité, amour porté jusqu’à l’extrême. Vatican II aussi
nous a rappelé que « dans l’Eglise tous… sont appelés à la sainteté »
(LG 39) ; Le Synode extraordinaire qui l’a rappelé vingt ans plus tard
a proposé la sainteté comme une urgence de notre temps ; le Pontife
actuel l’a indiquée comme priorité pour l’Eglise du nouveau
millénaire : « Ce serait un contresens que de se contenter d’une vie
médiocre, vécue sous le signe d’une éthique minimaliste et d’une
religiosité superficielle… Il est temps de proposer à tous avec
conviction ce haut degré de la vie chrétienne ordinaire » (NMI 31).
Le mot « sainteté » ne doit pas nous
intimider,
comme s’il signifiait vivre un héroïsme impossible, réservé à quelques
rares privilégiés. La sainteté n’est pas notre œuvre, mais la
participation gratuite à la sainteté de Dieu. Elle est donc une grâce,
un don avant d’être un fruit de notre effort. Elle indique que toute
la personne (esprit, cœur, mains, pieds) entre dans la sphère
mystérieuse de la pureté, de la bonté, de la gratuité, de la
miséricorde, de l’amour de Jésus. Elle consiste à nous remettre tout
entiers, dans la foi, l’espérance et l’amour pour Jésus, au Dieu de la
vie ; offrande qui se concrétise jour après jour, avec amour,
sérénité, patience, gratuité, en acceptant les épreuves et les joies
quotidiennes, dans la certitude que tout a du sens devant Dieu et que,
pour Lui, tout a de la valeur et est important.
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PÈRE ET
MAÎTRE
LES MILLE VISAGES DE DON BOSCO
UN HOMME COMME DON |
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Pour tous Don Bosco fut
un don du ciel : pour l’Eglise, pour les salésiens qu’il a fondés,
pour les innombrables jeunes qu’il a connus personnellement et pour
les millions qui sont venus après lui jusqu’à aujourd’hui, et pour
tant de branches de la Famille salésienne... |
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Tout
ce que nous voulons savoir sur l’« esprit salésien », nous le trouvons
incarné en Don Bosco. Il est le modèle, le père, le maître. Nous avons
tous besoin de personnes sur qui modeler notre vie. Pour nous il est
la route vers la plénitude humaine et pour marcher dans la fidélité à
la suite de Jésus. Même si les circonstances historiques où nous
vivons sont très différentes des siennes, son image et son projet
restent d’une vibrante actualité.
• Il fut vraiment un père pour bien des jeunes qui n’avaient dans leur
vie personne à qui s’accrocher, pour expérimenter la paternité de
Dieu. Il le fut pour les salésiens qui, à ses côtés, ont découvert le
sens de l’existence et, comme lui, ont appris à la vivre en se donnant
aux jeunes. Il continue à l’être à présent que nous voyons qu’il est
le père incomparable d’une grande famille spirituelle.
Si la paternité de Don Bosco évoque la paternité divine, son image de
maître rappelle quelques traits du Maître divin qui fut son guide
depuis le songe des neuf ans. Il a appris de lui le langage à utiliser
avec les jeunes : « Pas avec les coups, mais avec la bonté ». Ce n’est
qu’ainsi qu’ils pourront faire l’expérience de l’amour de Dieu. Nous
savons que Don Bosco a approfondi cet aspect, au point de découvrir
qu’« il ne suffit pas d’aimer, il faut que les jeunes se sentent aimés
». N’est-ce pas un coup de génie que de définir l’éducation « une
question de cœur » ?
• Nous le considérons comme « père et maître »... mais aussi les
jeunes, en particulier ceux qui ont le plus besoin de faire
l’expérience de la bonté de Dieu, avec tous ceux qui ont la mission de
les éduquer : parents, maîtres, éducateurs, pasteurs...
Comme tous les grands, il a été l’homme d’une seule grande cause : les
jeunes : ils ont constitué sa mission, son souci quotidien. Pour eux
il a déployé toutes ses ressources humaines, pour eux il s’est
transformé sous l’action de l’Esprit. On dit que lorsque Dieu envoie
dans le monde un grand saint, il lui confie la mission avec laquelle
il se sanctifiera. Ce fut le cas de Don Bosco qui, dans l’éducation
des jeunes et la recherche de leur salut, a trouvé sa propre sainteté.
Pas tellement comme récompense de ses peines et de ses attentions, qui
ont été si nombreuses, mais surtout comme conséquence d’une unité de
sa personne qui l’a conduit à être à la fois tout entier pour Dieu et
tout entier pour les jeunes ; plein de « songes » et en même temps
ancré à un réalisme impressionnant.
À notre époque qui se caractérise par l’absence de la figure du père,
Don Bosco s’offre encore comme modèle de père avec toute la bonté
affectueuse du Système préventif et le programme du « Da mihi animas
», car les jeunes ont besoin avant tout d’amour ; mais cela se traduit
dans l’éducation, en sorte qu’ils puissent mûrir pour affronter avec
succès la vie qui devient toujours plus compétitive.
• Avoir Don Bosco comme père et maître exige de conserver le don de
Dieu. Le laisser guider notre vie et vouloir que son expérience
spirituelle guide la nôtre, voilà ce qui nous fera vivre sous le
commandement de la grâce divine et faire l’expérience de l’action de
Dieu en nous. Celui qui habite dans la maison de Don Bosco et qui
apprend à son école, vit le don de Dieu et saura comment remercier.
Dieu a proposé à ses créatures un chemin de fort engagement pour faire
l’expérience de sa proximité et de sa bienveillance ; accepter le
magistère et la paternité de Don Bosco, c’est la façon salésienne de
se sentir entre les bras de Dieu. C’est la racine de la joie qui
caractérise la méthode salésienne, pour réaliser la sainteté.
Reconnaître en Don Bosco un don de Dieu oblige à voir en lui celui qui
nous fait expérimenter de Dieu, impose de l’apprécier davantage et de
mieux le connaître, de prendre au sérieux son enseignement et de vivre
de façon radicale sa paternité. •
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